par Benedicte
le 03-05-2019
Imaginez les œuvres des plus grands peintres animant en musique le moindre centimètre du sol au plafond d’anciens sites industriels : bienvenue aux Carrières de Lumières (en Provence) et à l’Atelier des Lumières (à Paris). Le premier attire des visiteurs du monde entier depuis 2012, le second affiche parfois complet depuis son ouverture en 2018. Le secret : transformer une sortie culturelle en une expérience ludique, poétique et dynamique qui plaît à tous. Pour étonner les enfants ou faire plaisir à mamie, entre amis en goguette ou en amoureux curieux, tous mes conseils pour cette découverte à vivre absolument.
La projection d’images aux murs, sols et plafonds d’un bâtiment, vous connaissez. Ici, on va au-delà : des milliers d’images très haute résolution sont animées par plus de 100 vidéoprojecteurs laser et plus de 50 enceintes à directivité contrôlée. La technique au service de l’émotion : on baigne dans l’image, on est submergé par la musique. On n’assiste pas au spectacle, on le vit.
Les Carrières et l’Atelier des Lumières présentent ainsi chaque année deux films, dont le principal met en scène des chefs d’œuvres de peinture : Klimt, Chagall, les Impressionnistes, les Maîtres espagnols ou de la renaissance s’y sont succédés avant, en 2019 : « Van Gogh, La nuit étoilée ».
Enchanteur n’importe où, alors imaginez dans le cadre majestueux des anciennes carrières des Baux-de-Provence ou d’une ancienne fonderie en plein Paris : 2000 m2 au sol et 10 m sous plafond à l’Atelier, 3000 m2 et 16 m aux Carrières !
Pas forcément ! On parle d’expo numérique, mais ceux qui baillent dans les musées se régaleront d’un spectacle plus proche de la Cité des Sciences ou du Futuroscope que de la galerie d’art. Personnellement, j’y retourne sans hésiter pour des peintres que je n’affectionne pas particulièrement. Qu’importe : le spectacle l’emporte sur la thématique. D’autant que les œuvres choisies sont si célèbres qu’elles parlent à tous… et elles n’animent qu’une projection sur les deux présentées : la deuxième est plus généraliste, comme cette année, « Japon rêvé, images du monde flottant ».
Difficile de manquer d’espace dans de tels volumes. Par contre, l’obscurité est marquée : j’imagine que ça peut dissuader certains de déambuler, mais ils profiteront autant en restant assis en un seul endroit… si besoin près d’une sortie.
Assis ? Il y a effectivement quelques bancs, bien utiles selon les âges ou la condition physique. Les deux sites sont d’ailleurs entièrement accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Seul piège : dans les Carrières, il fait à peine 15°C, été comme hiver. En short et après le « cagnard » provençal, cela peut suffire à gâcher tout plaisir. Bon pull obligatoire !
Et les enfants ?
La visite est déconseillée avant 2 ans, et attention même un peu au-delà selon les sujets. En 2018, l’animation « Picasso » incluait une évocation de la guerre civile espagnole dont les images saccadées, la musique tonitruante et anxiogène ont déclenché quelques pleurs autour de moi. Mais cela reste rare, toutes les autres éditions privilégiant un registre poétique, voire féérique. Il faut juste tolérer la musique un peu forte (mais sans excès, en témoignent mes oreilles super-sensibles). Au pire, le Café offre un refuge aux parents pour faire la visite à tour de rôle.
Dernier détail familial : à l’Atelier, les poussettes sont interdites.
Autre point fort, cette sortie convient tant à un circuit chronométré qu’à une flânerie rêveuse. Stricto senso, les deux séances totalisent environ 20 minutes, plus 5 d’entracte. Un touriste Chinois sprintant son tour de France en 4 jours n’y passera donc qu’une demi-heure… mais quel dommage de ne pas profiter davantage de cette atmosphère unique ! De plus, l’expérience est très différente selon les zones, et selon les perspectives : en hauteur, au centre ou depuis un angle, statique ou en marchant au gré des images...
On n’est pas seul… mais dans ce type de lieux, on se gêne très peu. Un Golgoth nordique s’interpose ? Pivotez et vous plongerez dans un nouveau point de vue : vous êtes entouré de murs d’images, le spectacle est partout ! Un groupe bruyant approche ? C’est le moment de vous déplacer pour, là encore, une autre expérience.
En outre, la hauteur sous plafond réduit les golgoths en nains, et il y a assez d’espace pour ne pas se gêner. Enfin, l’affluence est gérée : passé un certain quota, la billetterie ferme quelques instants… ou quelques jours (surtout à Paris) ! Pensez donc à réserver en ligne, réflexe incontournable pour nombre de visites culturelles.
Pour les plus solitaires, reste la bonne vieille astuce des heures creuses, notamment le déjeuner.
Culturespaces est le premier acteur privé de gestion de monuments et musées (dont les Arènes de Nîmes, les Musées Jacquemart-André ou Maillol à Paris, la Cité de l’Automobile à Mulhouse, la villa Ephrussi de Rothschild à St-Jean-Cap-Ferrat) et d’expositions numériques immersives temporaires : ces deux sites en France, un en Corée… et dès le printemps 2020 à Bordeaux « Les Bassins de Lumières » dans une ancienne base sous-marine…
L’Atelier des Lumières :
Mon conseil : réservation en ligne archi-conseillée. Pour éviter de poireauter, mais aussi parfois de pas pouvoir entrer du tout !
Les Carrières de Lumières :
Mes conseils :
- Réserver en ligne est moins vital qu’à Paris : au pire attendrez-vous un peu en haute saison. Et internet ne vend pas le Pass incluant le Château des Baux et le musée Brayer pour 3€ de plus. Enfin, réserver impose le choix d’un horaire précis.
- Stationner est assez simple… pour 6€/première heure puis 50 cts chaque heure suivante ! Perso, je me gare toujours sans payer (ni PV). Mais ne stoppez pas aux premiers véhicules garés : ce peut être loin du village, et les Carrières sont de l’autre côté !
par Benedicte
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